Au revoir Haris Lambert, tes couleurs seront éternellement vivantes et thérapeutiques !

Nous avons la tristesse de vous annoncer le départ au Ciel d’Haris Lambert, peintre, illustrateur du livre «Papillon diaphane » paru en 2012 aux éditions Lis & Parle en collaboration avec Tassos Mélétopoulos. Haris était non seulement un artiste hors pair, mais aussi un ami cher, doté d’une spiritualité et d’une générosité rare. Nous pensons à son épouse bien-aimée, Mariko, et nous lui témoignons toute notre amitié en ces moments difficiles du deuil.

Nous avons pris la liberté de traduire en français un article retraçant l’itinéraire d’homme et d’artiste de Haris, paru sur le site internet du journal grec Η ΚΑΘΗΜΕΡΙΝΗ (KATHIMERINI), à Athènes le 15 mai 2018, par Marguarita Pournara (Μαργαρίτα Πουρνάρα). Pour ceux et celles qui lisent le grec directement dans le texte, voici le lien internet de l’article : http://www.kathimerini.gr

Adieu Haris Lambert, tes couleurs seront éternellement vivantes et thérapeutiques

« J’ai, chez moi, une lithographie d’Haris Lambert. Sa présence est prodigieusement chaude. C’est un minuscule morceau de papier qui me rassérène quand les choses ne vont pas bien. Il me suffit de jeter un coup d’œil au « négro » qui boit des boissons dans un bar jamaïcain pour que la vie devienne instantanément plus belle. Je le regardais encore avant-hier, et je ne pouvais croire que le peintre ait quitté si soudainement la vie, à l’âge de 63 ans. Un problème de santé le tourmentait, qu’il a préféré garder pour lui et son épouse japonaise bien-aimée, Mariko.

Haris Lambert travaillait d’une manière antithétique : lui, calme, discret, parlait à voix basse, presque hésitant. C’était un homme introverti et réfléchi. Or, ses œuvres étaient pleines d’entrain, joyeuses, porteuses de vibrations pop qui vous aspiraient dans la toile. Elles étaient spontanées, favorisaient un flux d’énergie qui traversait la peau et allait jusqu’au cœur. Je le considérais, et je le considérerais toujours comme l’un des meilleurs artistes de sa génération, qui ont apporté à la Grèce un air cosmopolite. Il connaissait l’art, son histoire et son marché, mais il ne céda jamais à son côté commercial. Il employa toute son inquiétude à son progrès personnel. Bien que l’unité de son œuvre ait connu un succès extraordinaire, il ne s’est jamais laissé prendre au piège de la popularité. Il allait plus loin, vers le nouveau, tournant le dos à la certitude de l’ancien.

Sa vie, singulière. Il est né en 1955, en Nouvelle-Zélande, de parents grecs originaires de Sparte, je crois. Enfant, il vit au cinéma un film sur la vie de Michel-Ange. C’était ça ! Il deviendrait peintre. Il retourne en Grèce à l’âge de 9 ans. Amoureux de la musique, il commence, adolescent, à réaliser des affiches pour des groupes, et les vendre aux magasins de disques pour se faire de l’argent de poche. À l’âge adulte, il part étudier à Londres et rencontre Mariko. Il vécut quelque temps avec elle au Japon, puis s’installa pendant une dizaine d’années à Paris, où il continua à étudier avec excellence, tout en travaillant comme scénographe sur des clips vidéo musicaux. Il vécut ensuite une autre décennie à Tokyo, avant de s’installer à Athènes.

Il avait la panoplie des images, des couleurs et des stimuli de la pop. Cependant, il décida de faire un pas en plus : il inventa le « Pop Spirituel », c’est-à-dire des adaptations personnelles d’œuvres de Michel-Ange, de Rubens et de Vélasquez. Il est ensuite passé à la phase « Nouvelle Renaissance », en réalisant le portrait des gens ordinaires dans le style Renaissance. Sa caractéristique innovante a toujours été l’utilisation de la lumière noire (black light). […] Au revoir, Haris. La lithographie sur mon mur me rappellera ta générosité. »

(Traduit du grec, par Jean-Luc Georges Hadji-Minaglou, le 11/06/2018)

 

Papillon diaphane, une œuvre de Tassos Mélétopolous et illustrée par Haris Lambert (Διάφανη πεταλούδα)

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  1. […] Nous vous invitons à découvrir le livre Papillon diaphane paru aux éditions Lis & Parle en 2012, une œuvre originale, écrite et mise en musique par Tassos Mélétopoulos, et illustré par le peintre Haris Lambert, un artiste hors pair et un ami cher, monté au Ciel récemment. Je vous invite à ce propos, pour ceux qui ne lisent pas le grec, à lire la traduction que j’ai faite de l’article de Marguarita Pournara paru dans le journal Kathimerini à Athènes le 15 mai 2018, et qui s’intitule Αντίο Χάρη Λάμπερτ, τα χρώματά σου θα είναι πάντα ζωντανά και ιαματικά (Au revoir Haris Lambert, tes couleurs seront éternellement vivantes et thérapeutiques). Le texte en français se trouve sur ce site à cette adresse www.lisetparle.fr […]

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