PRÉSENTATION
Ce texte important de la spiritualité hébraïque, écrit à Lunel dans la seconde moitié du XIIe siècle, par un savant rabbin de Grenade, traducteur, médecin et philosophe, fuyant en Provence les persécutions des Almohades, n’avait jamais été traduit en français. Judah Ibn Tibbon (1120-1190) y expose à l’adresse de son fils Samuel (1160-1230) des conseils bienveillants, d’impérieuses recommandations et des admonitions empreintes de sévérité à observer dans les divers aspects de la vie juive. La copie unique de cette œuvre, conservée à Oxford, montre que le père s’y reprend à trois fois pour consigner l’éthique, idéale à ses yeux, qu’il dispense à son fils : d’abord quand ce dernier a douze ans, puis pendant son adolescence, et enfin quand le futur et génial traducteur du Guide des Égarés de Maïmonide est marié et père de famille, toutes strates de la rédaction mêlées et enchevêtrées.
Michel Garel traduit cette œuvre dans les trois styles littéraires de la plume de Judah, en vers, prose et prose rimée confondus. Précédée d’une introduction, sa traduction est suivie d’un commentaire qui bouleverse la perception que les historiens de la pensée juive avaient jusqu’ici de cette composition.
LE MOT DE L’ÉDITEUR
C’est avec bonheur que l’ouvrage de Michel Garel vient enrichir la collection « Spiritualité » aux Éditions Lis & Parle, et nous lui en sommes reconnaissants. Il vient conforter une politique éditoriale soucieuse de publier des contenus originaux et des textes de qualité, littéraire, scientifique et artistique.
Judah Ibn Tibbon (1120-1190), dont il est question dans cet ouvrage, est connu pour être le « père des traducteurs », un titre que lui attribua son fils Samuel dans son introduction à sa traduction du Guide des égarés de Moïse Maïmonide (1138-1204). Judah Ibn Tibbon, traducteur, linguiste et rabbin andalou, inaugure la lignée des Tibbonides, une famille de rabbins provençaux aux XIIe et XIIIe siècles qui se rendra célèbre par la traduction d’œuvres écrites en arabes, jouant ainsi un rôle important dans la transmission des savoirs antiques.
Au nom du père pour le fils : le testament spirituel de Judah Ibn Tibbon, est actuellement l’unique traduction, de l’hébreu en français, du testament spirituel que Judah Ibn Tibbon adressa à son fils Samuel peu avant son décès. Citons Michel Garel : « Les testaments spirituels ou éthiques sont, dans les écrits hébraïques du Moyen-Âge, un véritable genre littéraire, dont l’origine directe remonte aux textes épars à vocation pédagogique et éducative qui, çà et là, émaillent la littérature rabbinique ancienne, principalement dans le Talmud et le Midrash ». Le texte complet nous est parvenu dans un seul manuscrit conservé à la Bodleian Library d’Oxford.
Michel Garel est un traducteur remarquable, tandis que son érudition et la clarté de son écriture sont vraiment au service des lecteurs que nous sommes. La traduction s’accompagne en effet d’une belle introduction, de nombreuses notes, et d’un commentaire, qui nous instruisent au contexte social et historique de l’époque, nous donnant accès à une vision particulière du monde, une réflexion philosophique, morale et spirituelle. Enfin, le testament de Judah Ibn Tibbon nous donne un bon aperçu de sa personnalité et de sa relation difficile avec son fils Samuel, à qui il recommande, par exemple, l’exercice de la calligraphie, de vivre dans la moralité et d’étudier la Torah, et bien d’autres admonitions que nous ne détaillerons pas ici afin que le lecteur puisse en goûter par lui-même toute la saveur. L’ouvrage de Michel Garel est un ouvrage accessible à tout public, y compris aux érudits, qui, nous n’en doutons pas, apporteront leur exégèse et commentaire.
L’ouvrage de Michel Garel est préfacé par Joseph Shatzmiller, ancien titulaire de la chaire d’études juives du département d’histoire à l’Université Duke, à Durham en Caroline du Nord. Il comporte un cahier couleur hors texte de huit pages.
PRESSE / MÉDIAS / RECENSIONS
• Chronique littéraire, Opinion internationale du mercredi 1er décembre 2021 : “Au nom du père pour le fils“, par Anne Bassi.
• Recension, par Danièle IANCU-AGOU, Nouvelle Gallia Judaica CNRS, PSL, LEM (UMR 8584), dans : Provence Historique, fascicule 271, janvier-juin 2022, p. 216-218. Vous pouvez télécharger le PDF complet en cliquant sur ce lien : https://www.lisetparle.fr/wp-content/uploads/2021/04/C.R.-Michel-Garel-PH-271-web-pages-216-218-1.pdf
DÉTAILS
ISBN : 978-2-915387-15-5
Éditeur : Éditions Lis & Parle
Date de publication : 2021
Nombre de pages : 152
Format : 130 x 190 mm
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